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L
E VASE DE
P
ORTLAND
Le vase dit de Portland (anciennement Barberini) est l'un des chefs d'œuvre de l'art romain. Il s'agit d'une amphore datant
de la fin du 1
er
siècle avant J-C. Elle est en verre polychrome décorée d’un camée d'une finesse d'exécution absolument
inouïe, dont on attribut la réalisation à Dioscoride.
Ce vase après une histoire fort mouvementée est actuellement conservé au British Museum de Londres. On ne dispose à
son sujet que de très peu de certitudes : tout ou presque est sujet à questionnement, de l'endroit exact de sa découverte à sa
datation, sa technique, et plus encore les personnages et les situations qu'il est censé représenter sur ses faces. Ces mystères,
on toujours fasciné les grands érudits, questionnant l’art et la mythologie. Il a joué un rôle fondamental dans l'art anglais
aux XVIII
e
et XIX
e
siècles.
Découvert au milieu du XVI
e
siècle, près de Rome, la légende veut que ce soit l’urne funéraire de l’empereur Alexandre
Sévère (208-235).
Il est mentionné en 1601 dans la collection du cardinal Del Monte. En 1626, le vase est acquis pour 500 écus par le
cardinal Francesco Barberini, neveu du pape Urbain VIII. Il devient l'une des principales attractions du « Grand Tour »
que ne manque pas de faire en Italie toute l'élite européenne cultivée. Mais en 1780, Donna Cordelia Barberini-Colonna,
princesse de Palestrina, doit s'en défaire pour payer ses dettes de jeu. Elle le vend à l'architecte écossais et amateur d'art
James Byres, qui le revend en 1782 pour £1000 à Sir William Hamilton, plénipotentiaire à la cour des Deux Siciles à Naples
de 1764 à 1800. Spécialiste des volcans et amateur d'art passionné, Lord Hamilton a rassemblé une collection d'antiquités
absolument considérable, mais qu'il revend peu à peu faute de moyens pour entretenir sa passion.
En 1783-1784, il ramène à Londres le précieux objet et parvient à le vendre à Margaret, duchesse douairière de Portland
(1715-1785). Il devient alors le Vase de Portland.
C'est pendant les tractations de cette vente que John Flaxman adresse à Wedgwood une lettre pour lui signaler le vase,
comme un extraordinaire modèle à tenter de reproduire. Après la mort de la duchesse un an plus tard, ses collections sont
mises aux enchères entre le 24 avril et le 7 juin 1786. Le frontispice du catalogue de cette vente réserve une place de choix
au vase de Portland, dont un miroir permet d'admirer les deux faces. L'objet est acheté 980 guinées par le propre fils de la
duchesse, le troisième duc de Portland, qui le prête immédiatement à Wedgwood pour un an. Il faudra pourtant trois ans au
génial céramiste pour parvenir à reproduire le vase avec la plus grande perfection possible.
Il est intéressant de noter la fascination qu’a toujours opérée cet objet, magnifique témoignage de la culture romaine. Il
continue par les questions qu’il pose à l’histoire de l’art à offrir aux artistes, aux philosophes et à tous ceux qui ont le désir
de ce poser les vrais questions, une inépuisable source d’inspiration.
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